Pourquoi mon enfant crie, tape et mord ?
Tout d’abord, sachez que c’est un comportement relativement commun chez le très jeune enfant.
il y a de fortes chances pour votre enfant soit dans l’expérimentation : quand il fait cela, il ne réalise pas la souffrance qu’il y a derrière. Il essaie, observe, recommence (criera-t-il une nouvelle fois si je réitère ?) comme il le fait dans bien d’autres domaines tout au long de la journée. Il n’a pas conscience du caractère inapproprié de son comportement.
Il n’y a pas toujours de la colère ou de l’animosité derrière cela, et encore moins de la méchanceté. L’enfant est doté d’une intention naturelle positive. Quand il agit ainsi, il répond à un besoin (d’expérience, d’attention, de réaction…).
Si violence il y a, elle se manifestera car l’enfant ne possède pas encore les outils/moyens de faire autrement. De façon impulsive, il agit avec « les moyens du bord », ceux que le stress le dote à cet instant T: les cris, les morsures et/ou les tapes. Face au stress, tous les enfants n’agissent pas de la même manière ( comme les adultes) : certains « attaquent », d’autres se figent quand certains fuient…
Avoir un comportement inapproprié n’est en aucun cas de la méchanceté. Il est d’ailleurs important de retirer ce terme de notre vocabulaire lorsque nous nous adressons aux enfants en général.
En quoi répondre par un comportement violent, autoritaire ou négligeant est contre-productif voire très néfastes ?
Tout d’abord, de par notre façon de gérer les situations de « crise », l’enfant apprend lui-même à les gérer. Aussi, lorsqu’il voit l’adulte s’énerver pour s’extirper ou extirper des enfants de cette situation, cela le conforte dans sa manière de faire mais le met également dans un malaise (en quoi ai-je mal fait, puisque c’est ainsi que j’ai agi tout d’abord… ?).
Si l’enfant ne peut pas nous imiter, c’est que nous empruntons forcement le mauvais chemin.
De plus, soumettre les enfants au stress bloque toutes formes d’apprentissage. Seules ses parties du cerveau reptilien et émotionnel seront sollicitées (celles qu’ils mobilisent en premier lieu pour se protéger en cas de danger), mais aucunement le cortex (celui qui nous permet de raisonner, de comprendre et d’être empathique) et qui a tellement besoin d’être développé.
Mais alors, que faire ?
Plus facile à dire qu’à faire, il est impératif de garder son calme et d’agir le plus doucement possible.
Tout d’abord, il est indispensable d’arrêter la scène le plus rapidement possible. Pour cela, on utilisera le « stop » calmement mais fermement. Afin de n’émettre aucun jugement, il est utile d’apprendre à décrire ce à quoi nous assistons (je vois un enfant qui crie et qui tape, tu es peut-être en colère. Je vais t’aider à t’arrêter – tout en interrompant le plus doucement la scène), ce qui permettra d’éviter tout jugement de valeur ou mots blessants.
Pour développer son empathie (et donc son cerveau d’en haut), on pourra s’intéresser tout d’abord à ce que ressent l’autre enfant. As-tu mal ? Ou ça ? Je peux te consoler ? Puis inviter notre petit à nous y aider : Tu veux m’aider à apaiser sa douleur ?
Par la suite, vous pouvez rejouer ce type de scène avec ses doudous afin de revivre le moment et toujours mieux le comprendre. Cela lui permettra de mémoriser les comportements attendus, de dédramatiser une nouvelle fois et de passer un bon moment ensemble. On pourra enfin encourager son petit à prendre soin d’une plante, d’une fleur ou d’un animal, ce qui l’aidera en parallèle à développer de l’intérêt pour le vivant.
« La manière dont nous parlons à nos enfants devient leur petite voix intérieure » Peggy O’Mara
Claire de Famille Eclairée – pour œuvrer vers une éducation respectueuse.
