Qu'est-ce que le berceau culturel?
Le berceau culturel est l’ensemble de représentations que les parents ont de leur enfant, de sa nature, et celles-ci sont fortement influencées par la culture d’origine des parents.
Elles influencent alors les actes des parents, ainsi que les manières d’entrer en relation avec l’enfant. Ces dernières n’appartiennent pas en propre aux parents ou à un individu, mais à un groupe. C’est par l’imitation des différentes manières de faire que vont se pérenniser et se renouveler celles-ci.
Ces pratiques de maternage et d’éducation propres à chaque culture se transmettent de génération en génération. C’est par l’imitation des différentes manières de faire que vont se pérenniser et se renouveler celles-ci.
Vécu et impact
Ainsi, en fonction de notre culture d’appartenance, les parents n’agiront pas de la même manière avec leurs enfants. C’est ce qui explique les différences importantes de materner (par exemple) entre les groupes, mais aussi au sein même des familles, quand deux cultures se rencontrent et s’unissent par exemple.
La notion de berceau culturel est fondamentale pour prendre conscience qu’il n’existe pas une seule manière de materner et encore moins d’éduquer, même si toutefois la mondialisation agit également sur ce pan de nos vies.
Conscientisation
Une fois que l’on prend conscience que nos actes répondent à notre imprégnation a un certain berceau culturel, il est désormais possible de s’en libérer, notamment lorsqu’on est insatisfait par les effets produits par la nôtre.
Partage d'expérience
Pour ma part, c’est ce qui s’est passé en ce qui concerne le sommeil notamment, pour rester dans la thématique du moment.
En devenant mère, j’étais habitée par ce berceau culturel français. Ma tête était pleine d’idées tranchées en ce qui concerne le sommeil et SURTOUT l’endormissement. Je pensais que le sommeil était un apprentissage et non une acquisition, que j’étais investie d’une mission, celle d’apprendre grâce à une sorte de dressage ce qu’était le sommeil à mon bébé.
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Autant dire que se fut difficile, inefficace au possible et très douloureux pour tous.
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Ma chance fut de vivre au Laos à cette époque, et d’être entourée de femmes laotiennes. J’ai progressivement remis en question ma propre culture, car j’observais un endormissement et un sommeil beaucoup sereins dans ces contrées.
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Puis, je me suis autorisée à agir différemment. J’avais impérativement besoin de me sortir de cette situation violente (les pleurs de mon bébé ne cessaient guère, il ne se resignait pas à s’endormir malgré les nombreuses méthodes de mise à distance, d’isolement, d’allers et retours dans la chambre).
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La naissance de mon deuxième garçon a été le début d’un maternage similaire à celui d’une famille laotienne : portage, bercement, allaitement a la demande, cododo. Ça a été le jour et la nuit. Notre famille a gagné en sérénité, notre mode de pensée s’est transformé. Nous nous sommes sentis soulagé et heureux de ne plus vivre dans les tensions et les pleurs que nous avions nous-mêmes crées.
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J’ai appris plus tard que cette vision était développée en France. Cette vision appelée maternage proximal reste minoritaire et sujet à la controverse, car remet en cause nos propres valeurs et la transmission que nous avons reçu.
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Pourtant, nous avons LE DROIT de remettre en question ce qui nous a été transmis. J’aimerais presque dire, LE DEVOIR lorsque cela ne nous convient pas.
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Changer de regard, c’est le porter sur les autres (en se mettant par exemple à leur place), pour pouvoir mieux s’en inspirer si on le souhaite, lorsqu’on en ressent le besoin, quand cela nous interpelle.
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Quelle est votre histoire avec le sommeil de votre enfant ? Avez-vous eu l’occasion de materner différemment de votre culture d’origine ? si non, pourquoi ? Ici, pas de jugement, seulement l’accueil de partages d’expériences qui nous permettent de réfléchir et nous questionner, toujours dans le but de nous aligner avec nos convictions et éteindre enfin le feu de la culpabilité.
